dimanche 22 novembre 2009

On attend quoi ?

Hein, on attend quoi pour implanter ça chez nous aussi ?



Au Danemark, à la porte, sur la devanture de tout établissement public servant à boire ou à manger, bar, restaurant, café, fastefoude, sandouicherie, kebabodrome ou cabane à pølser (hot-dogs), on trouve, bien en vue, et c'est une obligation légale, cette feuille jaune et verte.

Il s'agit juste du dernier rapport de contrôle inopiné du service d'hygiène, dans son intégralité.
Pour qu'il n'y ait pas besoin de le lire, il est résumé par un smiley dans le rectangle blanc en haut à droite. Les trois autres smileys au-dessous sont un rappel des trois contrôles précédents. On peut donc jauger instantanément la fiabilité de l'établissement en termes de santé publique, propreté, respect de la chaîne du froid, installations appropriées, etc.

Les établissments qui ont passé brillamment les quatre derniers contrôles, et les contrôles des douze derniers mois reçoivent un macaron "Elite" pour qu'ils puissent clairement marquer le coup.


Bref, c'est vraiment la société danoise dans toute sa transparence, il est considéré comme d'intérêt public de pouvoir s'informer sur les endroits où l'on mange hors de chez soi, tant devant la porte de l'établissement que chez soi, sur Internet, où tous les rapports sont publiés sur un site ad hoc.

Apparemment, l'entrée en vigueur de ce système en 2002 aurait bel et bien provoqué la disparition de quelques bouibouis douteux, mais moins qu'attendu à l'origine. Et le coup de pied dans la fourmillière de l'HoReCa danois a bel et bien eu plus d'effets positifs que négatifs, renforçant au passage la confiance des consommateurs à l'égard des cafés et restaurants. Bref, tout le monde y a gagné, l'autorité de santé publique, les consommateurs et même les tenanciers d'établissements.

Alors... on attend quoi ?

On attend quoi pour adopter nous aussi ce système terriblement pragmatique ?

Vu la tradition légendaire de notre cher OFSP dans le domaine des tergiversations  quel sera le premier canton Suisse à avoir un chimiste cantonal assez tenace pour faire passer une législation allant dans ce sens, malgré une résistance aussi prévisible que fondamentalement difficilement justifiable - à moins qu'ils tiennent vraiment à nous donner l'impression que la santé de leurs clients leur est égale - de la part de GastroSuisse et consorts ?...

En Allemagne en tout cas, ils ont déjà commencé à y penser ...
Des systèmes sur une base volontaire ont été mis en place ces dernières années à Pankow, près de Berlin, et en Nord-Rhénanie-Westphalie. Ces systèmes sont cependant considérés tant par les autorités que par des organisations comme Foodwatch comme non satisfaisants, donc un mouvement se dessine vers un système contraignant à la danoise.
Un sondage commandité par Foodwatch montrerait d'ailleurs qu'une écrasante majorité des Allemands y serait favorable: 85 % en faveur d'un système contraignant, et 87% en faveur d'un affichage basé sur des smileys...

Pour mémoire, les systèmes volontaires d'autorégulation sont typiquement ce que tous les secteurs économiques essaient de nous vendre en Suisse quand on parle de renforcer la législation de protection des consommateurs.
Et le constat est là, en Allemagne : ça marche pas. Et qu'on ne vienne pas nous dire que intrinsèquement les cuisines de restaurants suisses sont plus propres que les cuisines de restaurant allemandes. Le coup de la Suisse peuple élu des dieux voué à la supériorité sur ses voisins, désolé, on nous l'a déjà fait, et plus personne n'y croit, à part quelques obsédés du nain de jardin aux idées brunes, qui font peut-être du bruit, mais n'en demeurent pas moins fortement minoritaires...

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