lundi 16 novembre 2009

Molson M, achetez-en, ou ça se vendra pas !

Un bel exemple de marketing ben niaiseux, avec un petit merci à la horde du babillard Biéropholie qui ont balancé le morceau l'autre jour.

Là, ça nous vient du Canada, et ça bat des records.


Molson lance la Molson M, "La première lager microgazéifiée (TM)".

Dans le genre pseudo-scientifique ronflant, on est presque au niveau de classiques comme les liposomes actifs et les enzymes gloutons...
Et on emballe tout ça dans une vidéo promotionnelle grotesque à souhait à base de gros plans de la bouteille passée au brumisateur et d'effets de mise au point à deux cennes.
Molson ont-ils donc tellement rien à en dire qu'ils en sont réduits aux effets de manches autour de la bouteille ?

Le fond de l'affaire semble être que cette bière a une effervescence très fine par rapport au standard de la lager blonde de masse, donc l'effervescence grossière ressemble plus à celle d'une limonade.


Y'a juste que Molson prennent leur monde pour des crétins, parce que ce n'est rien de nouveau, pour changer.
N'importe quel brasseur allemand pratiquant la Spundung, à savoir la prise de mousse par très légère surpression du gaz de fermentation à basse température obtient justement une effervescence très fine et régulière, peu agressive au palais... Pareil pour une prise de mousse bien maîtrisée dans un cask d'ale anglaise...
La différence étant probablement que ces bières-là sont livrées sans supplément avec un peu de goût.

Ah oui, mais le goût, c'est pas un truc dont les commerciaux de multinationales de la blonde de masse savent quoi faire. Et de se renseigner pour voir si des fois on serait pas en train de faire passer quelque chose de courant pour une chose unique, c'est trop de boulot. Faut s'intéresser à la nature du produit, pour commencer. C'est plus simple de nous montrer looooonguement la bouteille en gros plan, des fois que ça détourne suffisamment l'attention du bon peuple...

4 commentaires:

Rémi a dit…

Malheureusement, ça n'est même pas une première : en Angleterre, j'ai vu il y a quelques temps une campagne de pub de, euh, Kro, je crois, basée sur la même idée.

Dans le spot télé (que j'ai la flemme de chercher, désolé) la caméra allait dans la bouteille au moment où on l'ouvre et on voyait une horde de cuisiniers utiliser toute sorte d'instruments pour découper une bulle géante en une mousse de toute petites bulles (c'était assez marrant, tout aspect biéristique mis à part). Même principe, vanter la finesse de la mousse, même absence de vraie innovation, mais c'est pas grave, le consommateur est assez bête pour ne s'intéresser qu'à la mousse, hein ?

Enfin, vu que la grande mode des lagers (et qui malheureusement contamine les autres bières aussi...) ici, c'est de les servir glacées et de s'en vanter comme si ça leur donnait du goût (!), les pubeux ont encore de beaux jours devant eux.

Laurent Mousson a dit…

Je suppose que c'était pour vendre de la Kro en boîte avec widget à azote ?

Rémi a dit…

Euh, possible. Je me souviens que c'était une bière qui se voulait française, puisque la pub jouait sur le fait que les cuisiniers étaient des cuisiniers français (avec toute l'image positive que ça porte ici), donc oui, ça devait être Kro.

D'un autre côté, toutes ces pubs sur la finesse de la mousse ou la bière glacée ont un certain avantage : elles ne sont pas (trop) mensongères et vantent une caractéristique réelle du produit, contrairement aux nombreuses pubs (en France surtout, mais un peu ici aussi) qui essayent de faire croire que les bières sont traditionnelles, qu'elles utilisent la même recette depuis des siècles, etc.

Laurent Mousson a dit…

Ah ça, les dates grotesques sur les Stella Artois et autres Grimbergen, c'est une autre affaire...