Le premier Mondial de Strasbourg a fermé ses portes hier dimanche sur un bilan mitigé, selon l'AFP reprise par Cyberpresse, avec 10'000 visiteurs au lieu des 15'000 à 20'000 attendus. Mais le salon sera reconduit en 2010, en tablant sur le bouche-à-oreille.
Par la grâce d'un aller-retour pas cher avec la carte TER de l'ami Pascal, j'y étais, à Strasbourg, ce samedi, à titre purement personnel, en touriste... ça me change.
Arrivés un petit peu après midi, le festival bruissait très doucement dans un relatif vide (cf photos), et en repartant un petit peu avant 19 heures, ce n'était toujours pas la grande foule, donc le nombre d'entrées annoncé par les organisateurs ne m'étonne pas outre mesure.
Ce qui était surtout frappant, c'est la relativement forte proportion d'amateurs plus ou moins chevronnés venus de plus ou moins loin en France et à l'étranger, y compris un perceptible contingent nord-américain, par rapport aux consommatrices et consommateurs locaux - dont la présence aussi massive que possible est nécessaire à tout festival brassicole pour équilibrer ses comptes, que ce soit à Londres, Copenhague ou Sint Niklaas.
Donc Gérârd-et-Frônck-qui-roulent-à-la-Kro ne sont apparemment pas venus. J'évoquais dans mon billet précédent sur le Mondial les prix affichés comme un écueil possible - non qu'ils soient trop élevés, mais bien que le public local ne soit pas prêt à les accepter... - et on dirait bien que ça s'est confirmé.
C'est sage de la part des organisateurs de tabler sur le bouche-à-oreille, les deuxièmes et troisième édition étant déterminantes dans ces conditions-là. Gérârd-et-Frônck-qui-roulent-à-la-Kro, s'ils ont bloqué face au prix d'entrée, se laisseront peut-être convaincre la prochaine fois par leurs quelques potes qui s'y sont rendus cette année et y ont pris quelques salutaires claques qui ont élargi leurs horizons gustatifs...
Sur le plan d 'un impact durable sur la paysage brassicole français, il est surtout indéniable que ce Mondial aura amené à un public majoritairement français nombre de bières aux goûts tranchant sérieusement avec la dominante du "goût belge" et du sucré qui y a cours. Surtout côté houblonnage plus ou moins massif.
Là, c'est clairement le fait de la composante québécoise de l'organisation, qui fonctionne sur des bases plus ouvertes et avec des réseaux plus étendus que le petit landerneau brassicole français qui tourne un peu en circuit fermé sur une base francocentrique, profondément monolingue, peinant à vraiment comprendre des traditions différentes de la sienne.
Mais encore faudrait-il que les personnes vendant ces bières aient une vague compréhension de ce qu'elles vendaient. Il ne suffit pas de planter un bénévole, même bien disposé, à un stand avec une feuille de notes de dégustation - souvent en anglais - pour que cette personne sache miraculeusement ce qu'il y a à expliquer et comment conseiller le client par rapport à des bières suédoises, étasuniennes ou britanniques.
A ce niveau-là, la présence des brasseurs de quelques-unes des brasseries italiennes et québécoises présentes a fait la différence. Ce n'est pas un hasard s'il y avait presque toujours un attroupement devant les stands de Dieu du Ciel, de Baladin et de Birra del Borgo, le service et le conseil qui y étaient prodigués étant impeccables...
Au stand Baladin, un échantillon de X-Fumé servi par Maître Teo lui-même fut d'ailleurs un moment d'intense contemplation... Il s'agit d'une déclinaison de ses Xyauyù, bières plates et volontairement madérisées aux airs de vieux portos qui laissent toujours leur petit monde comme deux ronds de flan, à laquelle a été ajouté du lapsang souchong pour sa fumée qui développe un registre de charbon et de goudron frais. Ce fumé est parfaitement intégré dans la douceur et le fruité intenses de la bière de base. Une fois de plus, Teo Musso a fait la preuve de sa capacité à faire évoluer ses produits toujours plus avant en gardant des profils fondamentalement harmonieux. Respect !
Côté restauration, l'offre était bonne, variée et adaptée à un pareil évènement. Un peu chère, peut-être, et les espaces restaurant occupaient pas mal de place en restant passablement vides. Il serait peut-être préférable de n'avoir que des stands de nourriture à l'emporter et des espaces libres munis de tables et de chaises.
Par contre, pas de problème avec les caisses à coupons à l'intérieur, les stations de lavage des verres et la boutique, où les tarifs étaient étonnamment abordables... le lieu, relativement lumineux et pas trop agressif sur le plan acoustique est parfaitement approprié, bien relié au réseau de transport publics, donc la base en termes d'infrastructure est fondamentalement saine et permettra une évolution occupant plus d'espace.
L'un dans l'autre en gardant à l'esprit que c'est une première et qu'elle sert par nature au rodage de l'organisation, le bilan est globalement positif, et le potentiel de progression est réel et tout à fait concret...
Sans oublier l'occasion unique en termes de réseautage, de serrage de mains, de retrouvailles et de nouvelles connaissances.
Bref, l'évolution sera intéressante à observer l'an prochain.
Les dates sont déjà fixées : 22 au 24 octobre 2010, même lieu.
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